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Coronavirus

Challenge infectieux humain

Une première dans le monde: en janvier 2021, au Royaume-Uni, des scientifiques devraient infecter des volontaires pour tester des vaccins contre le Covid-19. Près de 40.000 jeunes entre 18 et 30 ans à travers le monde ont souscrit pour participer à ce "challenge infectieux humain", piloté par l'Imperial College à Londres, mais le projet, non sans risque, pose des questions éthiques

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3 min

Alastair, 18 ans, fait partie des milliers de volontaires prêt à se faire inoculer le Covid. Si le challenge infectieux humain est validé par l'agence de régulation des produits de santé britannique, Alastair pourrait être exposé au virus dès le mois de janvier

"Ça se rapproche, et dans ma tête c'est passé de 'ah, c'est une bonne idée' à cette pensée très étrange de me dire que 'dans quelques mois je vais potentiellement être infecté avec le Covid'. Ça peut mal tourner, et dans ce cas ce serait horrible, mais ça ne me fera pas changer d'avis."

Depuis le mois de juin, il milite au sein de la campagne 1daysooner pour recruter d'autres volontaires. A cause de la pandémie, Alastair n'a pas pu finir sa dernière année de lycée, mais il s'estime chanceux par rapport à d'autres et c'est par altruisme qu'il a décidé de prendre le risque d'être contaminé.

"Ma grand mère, par exemple, sans vaccin elle est toujours à risque, je ne dormirai pas tranquille tant que les gens que j'aime courent un risque. J'ai l'impression de faire quelque chose qui aurait le pouvoir d'en finir plus rapidement avec cette pandémie, qui est si douloureuse et désastreuse pour tellement de gens."

Un risque de 0,01 pourcent

Ce challenge infectieux humain pourrait permettre de tester les différents vaccins anti Covid beaucoup plus rapidement que dans le cadre d'un essai classique, où les participants sont renvoyés chez eux, après avoir reçu un vaccin pour attendre d'être infectés naturellement.

Pour la catégorie 18 30 ans, le risque de développer une forme sévère du Covid est de l'ordre de 0,01 pourcent, selon le professeur Robert Read, un expert des maladies infectieuses, qui fait partie du comité scientifique du challenge infectieux humain. Ce risque diminuerait encore plus lorsque les malades sont pris en charge dès le tout début de l'infection

"Les volontaires seront admis à l'hôpital, ils recevront la dose de virus la plus minimale, juste suffisante pour les infecter, puis ils seront surveillés avec une extrême attention, ils seront soumis à de multiples tests pour mesurer leur taux d'infection, on leur fera des prises de sang pour voir s'ils souffrent d'une inflammation. Deux jours après les avoir infectés, nous leur donnerons l'anti viral Remdesevir."

Un problème éthique

Mais pour certains experts à travers le monde contaminer des personnes avec le Covid-19 pose un problème éthique, notamment car les effets du virus à long terme sont encore peu connus. Luc, jeune français chercheur en physique, volontaire pour le challenge infectieux, n'exclut pas de changer d'avis au dernier moment.

"Si j'apprenais que le Covid avait des effets plus graves que ce que je pensais, je pourrais encore changer de décision, mais je m'inquiète beaucoup des effets secondaires que peuvent avoir les autres mesures qu'on utilise pour endiguer le Covid. Même si je supporte le fait de confiner quand c'est nécessaire, c'est quand-même une méthode qui va faire beaucoup de dégâts."

Les confinements, qui stoppent la propagation du virus, sont un autre argument en faveur du challenge infectieux humain, car dans le cadre d'une étude classique, on doit attendre que les participants vaccinés attrapent le virus naturellement. Trouver le bon vaccin pourrait prendre six à neuf mois contre quelques semaines pour le challenge infectieux humain. Robert Read, expert des maladies infectieuses:

"Pouvoir tester plusieurs vaccins en même temps économisera beaucoup de temps, d'argent et d'efforts. Il y a plus de 100 vaccins candidats actuellement, ce serait la manière la plus efficace de tester la performance de ces vaccins."

Selon la presse britannique, les volontaires immobilisés pendant plusieurs semaines, pourraient recevoir une indemnisations de près de 4.000 euros.