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Tous doivent s'unir derrière Xi Jinping

La session parlementaire annuelle s'est terminée la semaine dernière à Pékin. L'occasion pour le parti communiste chinois de définir les grandes lignes à suivre pour le pays. Mais cette année, le rassemblement des milliers de délégués du parti avait un goût particulier. Il s'agit du dernier rendez-vous avant la grand messe du Congrès du parti en novembre où le mandat du président chinois Xi Jinping sera renouvelé pour cinq ans et les grandes têtes du parti remplacées. L'analyse de la correspondante de la radio 100,7 à Pékin, Elodie Goulesque.

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3 min

C'est comme chaque année sous les applaudissements et l'hymne national que se termine la session annuelle de l'Assemblée chinoise. Après une petite photo souvenir sur la place Tien An Men, les délégués rentrent dans leurs provinces avec le sentiment du travail accompli. Tous savent maintenant quels sont les grands projets de l'année pour le pays.

Pour cette 12ème édition, ce sont notamment la relation sino-américaine et les tensions avec la Corée du Nord ou en mer de Chine du sud qui ont été abordés. Au niveau national, le taux de croissance et l'économie ont été au centre des discussions.

Le président rassemble ses fidèles

Mais pour le président chinois Xi Jinping, ce rendez-vous était surtout l'occasion de renforcer son pouvoir avant le 19ème Congrès du mois de novembre. Cet automne, cinq des sept membres du Comité permanent, les plus hauts cadres du parti, seront remplacés. Xi Jinping doit donc s'assurer que le parti est uni autour de lui afin d'affirmer son pouvoir lors des cinq prochaines années.

Et c'est dès l'ouverture de la session annuelle que la ligne de conduite a été donnée par le Premier ministre Li Keqiang. Tous doivent s'unir derrière Xi Jinping, désigné depuis octobre dernier comme le "noyau central du parti". Ce nouveau titre honorifique vient s'ajouter à la longue liste de responsabilités que s'est parfois auto-octroyé le président chinois. Depuis l'ère de Mao Zedong, aucun leader chinois n'a été autant élevé au rang de véritable culte. Secrétaire général du parti, chef des armées, Xi Jinping s'impose et compte bien continuer sur cette lancée.

Il a récemment nommé des proches collaborateurs à des postes clés comme le maire de Tianjin ou encore Zhong Shan, un ancien camarade de Xi dans la province du Zhejiang, qui est devenu ministre du commerce.

Créer une stabilité économique et sociale

La campagne anti-corruption, fer de lance du président chinois, a mené à des milliers d'arrestations. Double bénéfice : grâce à cette opération, que certains qualifient de purges, Xi Jinping a gagné en popularité et a évincé ceux qui auraient pu lui faire obstacle.

Mais pour s'affirmer comme leader, Xi Jinping doit aussi assurer la stabilité de son pays. En Chine, cela passe par une croissance et une économie stable. Un défi de plus en plus grand puisque le pays est aussi touché par la crise. Le gouvernement qui a annoncé un taux de croissance de 6,5% cette année, s'ouvre de plus en plus vers l'étranger. Lors de son discours au forum économique mondial de Davos, Xi Jinping a fait une véritable ode à la globalisation dans un contexte économique de repli national aux Etats-Unis et dans certains pays européens.

Le volet économique, d'habitude plutôt réservé au premier ministre, est essentiel pour le président chinois qui fait face à des problèmes majeurs comme la surproduction. Assurer la stabilité économique, c'est aussi garantir la stabilité sociale, l'élément le plus important pour le gouvernement chinois.

Une époque de grands changements

Cette 12ème session annuelle a donc permis au président Xi Jinping de clarifier son message et de montrer que c'est lui et personne d'autre qui tient les rênes du pays et du parti. Un message d'autant plus fort que certains experts prévoient le départ du Premier ministre Li Keqiang en novembre. Il s'agirait d'une première depuis la création de la République populaire de Chine.

Le leader chinois semble donc vouloir chambouler les règles établies au sein du parti communiste. Une technique qui semble fonctionner. Le quotidien d'Etat chinois Global Times a publié à la fin de l'assemblée un article encenseur sur le président Xi Jinping qui, selon l'auteur, « guide 1,3 milliard de personnes vers le rêve chinois ».

Si le président ose briguer un troisième mandat, au-delà des habituels deux quinquennats, le réveil pour la population sera peut-être douloureux.