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Sommet informel de Sibiu

L'heure des comptes pour l'U.E

Durant l'élection française de 2017, Emmanuel Macron avait projeté sa présidence en pariant sur une refondation profonde de l'Europe. À quelques semaines des élections européennes, et après le sommet de Sibiu du jeudi 9 mai, où en est la stratégie du président français ?

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4 min

"Ce que Paris conseille, l'Europe le médite ; ce que Paris commence l'Europe le continue", c'est ainsi que Victor Hugo, dans son discours à l'assemblée constituante de 1848, décrivait l'influence politique de la France sur le vieux continent.

Plus d'un siècle et demi plus tard, loin des lumières de l'écrivain, le gouvernement français conduit par Emmanuel Macron joue une place historique à l'échéance des Européennes prévues le 26 mai prochain. Il s'y jouera la question des postes clés de décision au sein de l'Union, transformant cette élection en partie de poker stratégique tant au niveau européen qu'au niveau français pour le président.

La fin des drames ?

Le 26 mai sonnera-t-il le clap de fin d'années chargées en "dramas" pour l'Union ? Dans beaucoup d'esprits, l'Europe est condamné à renaître de ses cendres, se transformer profondément, ou s'enfoncer un peu plus dans le marasme du délitement post Brexit et de montées des nationalismes.

Pour envisager les cinq prochaines années, le jeudi 9 mai, à Sibiu en Roumanie, était organisé un sommet informel où les 27 (en dehors du Royaume Uni absent) tentaient de poser les bases de l'après scrutin.

Entre bataille pour les postes clefs, question iranienne, mercato prochain, l'avenir à évoquer s'est transformé dans la déclaration de Sibiu en consolidation des grands principes communs et aux faux airs de "10 commandements" comme le murmuraient certains ironiquement : Les classiques Union de l'est à l'ouest et du Nord au Sud, défense commune, renforcement d'un leadership de responsabilité sur la scène mondiale, ont été réaffirmés.

Cependant la question épineuse des "Têtes de listes", à laquelle le président français est opposée, souhaitant pouvoir choisir son candidat a encore aiguisé les appétits et accentué un peu plus les dissensions du couple franco-allemand, en désaccord profond sur cette question.

Un nouveau sommet est programmé le 28 mai prochain, deux jours après les élections, comme l'a annoncé Jean-Claude Juncker arrivant en fin de mandant en octobre prochain.

L'écologie "une occasion manquée" :

Macron l'européen souhaitait se saisir de Sibiu pour convaincre également sur la question climatique. Il est reparti les mains vides à une voix près celle de la Lettonie s'ajoutant à la liste des neufs États membres, incluant bien-sûr la Belgique et le Luxembourg, déjà signataires d'un texte pour adopter la neutralité carbone d'ici à 2050.

Sa proposition de texte pour une politique européenne sur le climat a été jugée trop ambitieuse par certains. Elle proposait de limiter la hausse des températures mondiales à 1,5°C (par rapport au niveau préindustriel), et de mettre en place un budget européen conséquent. La chancelière allemande Angela Merkel n'a pas répondu à l'appel.

Macron, vers la stratégie d'un duel binaire dangereux ?

Très affaibli par la crise sociale qui traverse le pays, Le président Macron est suspendu à la nécessité d'une victoire pour se lancer enfin dans l'Acte 2 de son quinquennat et asseoir l'influence de la France au sein de l'Union européenne. Depuis mardi dernier, le dirigeant français a donc sonné l'heure de "la mobilisation". En indiquant, qu'il s'engagerait lui-même dans la campagne aux côtés des candidats de la République en Marche et de La liste Renaissance menée fragilement par Nathalie Loiseau, devancée régulièrement dans les sondages par le parti d'extrême droite : Rassemblement national de Marine Le Pen.

Dans cette continuité, son intervention au sommet européen informel de Sibiu s'est transformé en appel à faire barrage aux extrêmes et au nationalisme divers.

Certains membres de l'exécutif et proche du président se sont alors étonnés de la tournure en meeting qu'avait pris l'intervention d'Emmanuel Macron en Roumanie face à la menace d'une razzia du parti de Marine Le Pen le 26 mai.

Pour certains la stratégie soudaine d'Emmanuel Macron relèverait du suicide programmé au vu de sa faible popularité et transformer l'élection en referendum pour son maintien à la tête du pays. Et sonnerait comme un cadeau fait à Marine Le Pen.

Pour conclure, en ce lundi 13 mai, les deux partis seraient aux coudes à coudes avec 22 pour cents dans les sondages. Cette course au duel risque fort d'éclipser les 34 listes actuellement recensées par la course à l'élection et accentuer la fracturation déjà omniprésente dans l'échiquier politique français.