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Politique Européenne

La Commission prévoit des turbulences sur la zone euro

L'an dernier, la Commission européenne voyait l'avenir de la zone euro en rose. Aujourd'hui le ciel semble s'être considérablement assombri. Dans ses prévisions économiques d'automne publiées ce jeudi, l'exécutif européen reste positif sur la croissance de la zone euro. Mais elle sent aussi le vent tourner et les nuages s'accumuler autour de la zone euro, avec la péninsule italienne pour hypercentre.

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3 min

Dans cet exercice de prévisions économiques, la Commission européenne joue un peu cet oiseau de mauvais augure, qui prédit un orage économique alors que le ciel n'a pas été aussi bleu depuis dix ans, et qu'une simple brise souffle dans les vêtements. Cette brise, c'est le ralentissement de la croissance économique dans la zone euro de 0,2 pourcent seulement. Ça ne fait pas beaucoup. Juste assez pour se demander s'il ne fallait pas mieux se vêtir avant de sortir.

Un ciel globalement dégagé

La Commission européenne s'interroge elle aussi. Elle vient tous les ans pour donner ses pronostics soigneusement étudiés au cours de l'année, exactement à la même période en novembre avec un court passage au printemps. Au cours de cette année, elle a le temps de parcourir tous les chiffres de l'inflation, du chômage, de la dette. Aujourd'hui, elle reste positive. Ce qui est une nouveauté depuis l'année dernière. Elle a plusieurs motifs d'optimisme. La dette qui pèse sur les épaules des ménages européens s'est réduite.

Le chômage baisse un peu. Ce n'est pas glorieux mais c'est visible dans les chiffres, avec davantage des jobs précaires mais des jobs quand même. Et puis il y a ce déficit, cette carence qui plombe la santé financière depuis la crise économique. C'est cette carence qui remue le ventre, parce qu'elle est devenue trop importante du jour au lendemain. Et aujourd'hui, ça va mieux parce que ce déficit se stabilise et que le ciel se dégage. Mais ce jeudi, l'oiseau a montré des nuages à l'horizon.

Des nuages à l'horizon

Dans ses prévisions, Ils semblent arriver de partout, surtout de l'autre côté de l'atlantique. C'est d'abord la politique monétaire américaine que la Commission européenne pointe du doigt. Elle pourrait s'effondrer après avoir connu une période d'euphorie dopée par le développement économique. Et avec elle, la dette américaine en déficit record pourrait plomber les comptes de la Chine et avoir un effet domino pour l'Europe.

Les incertitudes s'accumulent aussi sur la poursuite de la trêve commerciale entre Bruxelles et Washington. L'acier et l'aluminium européen continuent d'être taxés aux US et les investissements européens en Iran sont toujours bloqués par les sanctions américaines. Mais Donald Trump n'est pas le seul sujet d'inquiétudes de la Commission. Ce drôle d'oiseau pointe du doigt les nuages venus du Sud avec l'Italie de Matteo Salvini de la Ligue du Nord, et Luigi di Maio du Mouvement 5 Étoiles.

L'Italie et le Brexit en embuscade

Selon ses prévisions, la Commission se veut impartiale et neutre. Mais dans cette affaire, elle est juge et partie. Cela va faire près de trois semaines qu'elle est engagée dans un bras de fer avec les autorités italiennes sur le budget. Les dirigeants italiens ont présenté un budget qui sort complètement des règles européennes avec un déficit de 2,4 pour cent pour une politique budgétaire qui s'inspire de Washington. Résultat, la Commission a laissé trois semaines à l'Italie pour présenter un nouveau budget. Elle maintient donc la pression et insiste sur le dérapage budgétaire du pays, estimé maintenant à 1,8 pour cent en attendant le projet révisé italien du 13 novembre.

Et puis il y a aussi ce nuage qui vient de la manche, du Royaume-Uni. On ne sait pas trop s'il va prendre de l'ampleur le 29 mars prochain. Il pourrait finalement être plutôt positif pour la zone euro et s'essouffler si l'accord trouvé entre Londres et Bruxelles est favorable aux pays européens. Un deuxième oiseau de mauvais augure, le Fonds monétaire international, est encore plus pessimistes sur la croissance. Pour l'instant, les nuages restent loin à l'horizon. S'essouffleront-ils avant les élections européennes? La Commission se garde bien de faire des pronostics.