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/ La rénovation de Notre-Dame

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La rénovation de Notre-Dame

Lors de son incendie, la cathédrale Notre-Dame de Paris a dégagé pendant plusieurs heures des microparticules de plomb qui, une fois retombées sur le sol, deviennent des poussières toxiques. Inhalées ou au contact des populations environnantes et des personnes travaillant sur la rénovation, ces poussières peuvent engendrer des maladies graves comme le saturnisme ou le cancer. Dans ce débat sanitaire qui agite la reconstruction du célèbre monument, pendant l'été, notre correspondante à Paris Sofia Aouine nous donne quelques éclairages.

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4 min

Le 15 avril dernier, Notre-Dame brûlait et provoquait l'émoi parmi les catholiques du Monde entier et la communauté internationale. Les promesses de don affluaient de partout dans un engouement hors du commun. Quelques mois plus tard, l'enquête difficile a conclue à une négligence et l'entreprise de rénovation est en route pour remettre à pied l'édifice en grandes pompes gouvernementales. L'annonce présidentielle d'une reconstruction rapide sur cinq ans avait été proclamée à la va vite dans l'émotion et avait provoqué un vif débat patrimonial et politique en cours jusqu'aujourd'hui. Derrière les volontés de réduire l'échéance du drame et cautériser cette cicatrice qui défigure la capitale et son tourisme. La réalité du terrain est revenue frapper à la porte du politique sans tarder. L'incendie a contaminé au plomb le quartier et ses environs. Il a fallu un article de Mediapart le 18 juillet dernier pour que le silence des élus et les opérations sanitaires soient mise en place. Certaines associations comparent déjà cette catastrophe sanitaire, à l'omerta autour du nuages de Tchernobyl et les plaintes commencent à affluer pour protéger les enfants de maladie comme le saturnisme. Qu'en est il de la situation et du rôle des pouvoirs publics à quelques semaines de la rentrée ?

Contamination du quartier et omerta ?

L'incendie a ravagé l'aile droite de Notre-Dame, et fait intégralement disparaître sa flèche et sa toiture conçue en plomb. Ces tonnes de métal lourd en fusion, réduites en poussière, ont été engloutis à l'intérieur de la cathédrale et a contaminé au plomb les quartiers environnants. Selon le site d'investigation Mediapart, la mairie de Paris se serait tue sur la gravité de la propagation auprès des crèches et des écoles qui relèvent de sa compétence. Depuis l'alerte donné par le site, la paranoïa a envahi le quartier de l'Ile de la Cité et les riverains craignent d'avoir été touchés par la contamination au plomb. Et de devélopper des cancers sur les années à venir. L'inquiétude porte également sur les personnels ayant intervenus sur le site. Une opération de grande envergure a donc été mise en place comme réponse à cette crise dont les médias se sont emparés. Ce sont déjà 175 analyses de sang qui ont été réalisées auprès d'enfants habitant proche de Notre-Dame pour déterminer leur niveau de contamination au plomb et des écoles ont été déjà fermées.

La municipalité assure que "de nombreuses mesures et opérations de nettoyage" ont été menées depuis l'incendie ravageur de la cathédrale. "Il n'y avait [...] pas d'alerte de santé", se justifie la mairie en mettant en exergue les niveaux de plomb relevés dans les différents établissements qui sont sous sa gestion. Médiapart affirme pourtant qu'aucun "nettoyage en profondeur" n'a été entrepris par la Ville de Paris depuis l'incendie. Cette dernière dit avoir effectué des nettoyages en conformité avec les préconisations de l'Agence régionale de santé, et compte réaliser "un nettoyage approfondi". Cela consistera à "décaper les sols, laver les murs et les mobiliers" des crèches. Ces opérations coûtant très cher.

Personnels inquiets et plainte contre x

Lors de l'adoption définitive du projet de loi Notre-Dame, le ministre de la Culture Franck Riester avait promis un ensemble de dispositifs visant à protéger les travailleurs et à empêcher la propagation des poussières de plomb hors du chantier. Plusieurs syndicalistes CGT et membres d'associations, récemment constitués en collectifs, se sont ainsi réunis devant le parvis fermé de la cathédrale afin d'exprimer leur préoccupation sur la santé des pompiers, agents de nettoyage, policiers ou encore bouquinistes, salariés des bars voisins et membres du personnel de l'Hôtel-Dieu, présents sur les lieux lors de l'incendie.

Les révélations de Médiapart et le silence des autorités et l'absence d'action concrète ont déclenchés l'ire des écologistes et de collectifs associatifs qui ont entamés une plainte contre x. À quelques semaines de la rentrée scolaire et à quelques mois des échéances municipales, la Maire de Paris joue peut-être son siège sur cette opération et la rénovation de Notre-Dame tant désirée par le Président Macron risque d'avoir du plomb dans l'aile pour être rebâtie d'ici à cinq ans.