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/ Les entreprises européennes sous le choc

Iran

Les entreprises européennes sous le choc

Les compagnies européennes se retrouvent aux abois après la décision du Président américain Donald Trump de se retirer de l'accord avec l'Iran sur le nucléaire. Grâce à cet accord, elles ont réalisé près de 25 milliards de dollars d'investissement en Iran en 2017, contre seulement 201 millions pour les États-Unis. Le retrait américain pourrait rendre caduc l'ensemble de ces investissements.

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2 min

L'accord avec l'Iran n'est pas qu'une question de missiles balistiques. C'est aussi une question économique où l'Europe a plus à perdre que les Etats-Unis. Et c'est là tout le problème. Les Etats-Unis ont peu investi en Iran, comparé aux Européens. En trois ans, les entreprises européennes ont profité de la levée de l'embargo imposé après la révolution islamique de 1979. C'est le cas des grands groupes automobiles comme Renaud ou Peugeot Citroën qui se sont précipités sur l'occasion.

Les investissements pourraient disparaître

Des contrats de plusieurs millions d'euros ont été signé entre 2016 et 2017. Les Iraniens ont pu acheter des centaines de milliers de voitures européennes, alors que le marché automobile était au point mort depuis quarante ans et qu'on voyait encore circuler à Téhéran des vieilles Peugeot datées des années 70. Le secteur pétrolier a lui aussi fait des affaires. Le groupe français Total a investi près d'un milliard d'euros pour développer le plus grand gisement de gaz naturel au monde au large de l'Iran. Aujourd'hui, tous ces investissements pourraient disparaître et les entreprises européennes s'en aller. Elles ont toutes des filiales aux Etats-Unis et se retrouvent menacées par Donald Trump de sanctions, si elles continuent d'investir dans le pays.

Il y a donc des milliards en jeu et les chancelleries s'activent un peu partout en Europe pour limiter les dégâts. Pour l'instant, la cheffe de la diplomatie européenne est restée prudente. Federica Mogherini a rappelé sa détermination à protéger les intérêts européens. Mais personne n'a encore trouvé la bonne formule pour le faire. Les diplomates européens ont 90 jours pour trouver des mécanismes juridiques pour contourner ces sanctions américaines. En juillet dernier, ils avaient déjà réussi à infléchir une décision du congrès américain qui imposait des sanctions aux entreprises pétrolières européennes en cas d'investissement dans le pays. Ce qui n'avait pas empêché les investisseurs de se montrer beaucoup plus frileux dans la région.

La Russie et la Chine ont aussi investi beaucoup

Le devenir de cet accord et de ses investissements dépendra également de l'attitude de l'Iran et des autres pays signataires comme la Russie et la Chine, qui ont eux aussi beaucoup investi dans le pays. Quant aux iraniens, ils sont peut-être les plus à plaindre si l'accord vient à disparaitre. S'il aura permis de faire découvrir aux touristes les trésors des cités de Shiraz ou d'Ispahan, cet accord n'a pas eu les retombées économiques espérées. L'inflation reste importante, le pays connaît un chômage élevé avec plus de 12 pourcent de chômeurs et une corruption endémique. En décembre dernier, les Iraniens ont manifesté pour réclamer des mesures sociales, qui semblent aujourd'hui de plus en plus incertaines.