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Wirtschaftschronik

Les limites de l'eldorado polonais


Lundi prochain, le Vice-Président de la Commission européenne, Frans Timmermans se rendra à Varsovie pour faire pression sur le gouvernement polonais pour qu'il respecte l'Etat de droit. Sur le plan politique, la Pologne est prise pour cible par les institutions européennes. Sur le plan économique, elle continue d'attirer les investisseurs européens.

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2 min

La Pologne continue d'être l'eldorado européen pour les investisseurs. Dernier en date, l'entreprise belge Umicor qui a préféré la ville polonaise de Nysa au port d'Anvers pour fabriquer ses matériaux pour batteries. Il faut dire que l'économie polonaise se porte bien. Au premier trimestre 2018, le PIB du pays a même connu avec la Lettonie la plus forte croissance de toute l'Union européenne : +1,6 pourcent. Varsovie peut ainsi compter sur la force de son marché intérieur, de sa diversification industrielle et l'exportation de ses produits chimiques me plus voir l'intérêt d'entrer dans la zone euro.

La Pologne reste toujour économiquement attractive

Et contrairement aux premières inquiétudes, l'arrivée du gouvernement conservateur du PIS n'a pas changé la donne. Il a certes changé le visage démocratique de la Pologne en mettant en place une série de réformes qui musèlent le pouvoir judiciaire et la liberté d'expression. Mais sur le plan économique, la souveraineté nationale mis en avant n'a pas, ou peut être pas encore, eu les effets escomptés. Les taxes sur les institutions bancaires comme sur les groupes de la grande distribution comme Carrefour n'ont pas fait partir les investisseurs et n'ont pas empêché les autres de s'y installer. Et quand l'économie marche, la politique a parfois des remords.

"C'est les limites de cet eldorado européen"

A la fin du mois de mai, la Commission a touché au seul levier économique, qu'elle est entièrement en main, celle des fonds structurels européens. L'institution a décidé de baisser ces fonds destinés aux infrastructures énergétiques et au transports et qui représentent plus d'une dizaine de milliards d'euros de gain chaque année pour la Pologne. On parle ainsi près de 151 000 emplois crée en Pologne entre 2007 et 2013 uniquement grâce à ces fonds européens.

Et cela va plus loin. Le secteur public polonais est sous perfusion depuis plusieurs années. C'est les limites de cet eldorado européen. Et la Commission en a bien conscience. Pour les sept prochaines années, la Pologne ne recevra pas 86 milliards d'euros mais 82. Mais là encore, le gouvernement polonais s'en sort plutôt bien. La Commission a mis en avant la bonne santé économique du pays et un PIB en croissance de 12 pourcent en sept ans pour expliquer cette nouvelle distribution des fonds. Mais elle n'a pas dit un mot sur les valeurs démocratiques. D'ici à ce que débouche le dialogue politique sur l'état de droit et ses possibles sanctions, le gouvernement polonais peut toujours dormir sur ses deux oreilles.