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Portugal: Le secteur privé, gagnant de la manne européenne

Le Portugal va disposer d'une enveloppe de 16 milliards et 643 millions d'euros pour son PRR, plan de récupération et résilience. Voulant donner l'exemple, le pays a été le premier a déposer son projet à Bruxelles. D'abord parce qu'il préside le Conseil de l'Union européenne et ensuite parce que l'économie portugaise a besoin des mannes européennes.

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3 min

Le Portugal attend beaucoup du PRR qui vient d'être soumis à Bruxelles. Après consultation publique et critiques, le projet du gouvernement a subit quelques modifications. Le secteur productif a gagné 400 millions d'euros supplémentaires, pour un total de cinq milliards d'euros, sur les 16 milliards du PRR. Antonio Saraiva, qui dirige la CIP, la confédération industrielle portugaise:

"C'est une opportunité pour le Portugal, car le pays va multiplier par deux la disponibilité des fonds communautaires. Historiquement jusqu'à présent, on disposait d'à peu près trois milliards d'euros par an de ces fonds. On va avoir presque sept milliards d'euros. C'est un doublement des ressources communautaires. C'est une chance à saisir par mon pays de réaliser la spécialisation de son économie. Le Portugal a besoin de croître à plus de quatre pourcent, ça fait 20 ans que le pays grandit de manière anémique. Mais c'est l'opportunité de moderniser l'économie, gérer un développement digne de ce nom."

Pour le patron des patrons, il subsiste un problème. Celui qui fait du secteur public le grand gagnant de la manne européenne au détriment des entreprises.

"Comme pour les autres programmes de fonds communautaires, que ce soit le PT 200/20, ou le cadre de financement pluriannuel destinés à la modernisation de l'économie portugaise et à travers de ses entreprises que le développement se fait, dégage de la richesse et crée de l'emploi. Nous avons critiqué le fait que 70 pourcent des fonds étaient attribués au secteur public, et 30 pourcent au privé. Le gouvernement nous a entendu en partie, puisqu'il a décidé d'accorder 400 millions d'euros supplémentaires aux entreprises."

Un débat politique

Le débat est politique. La droite dans l'opposition, aux socialistes au pouvoir, estime qu'une fois de plus le gouvernement ne donne pas sa chance au Portugal, en oubliant des réformes de fond essentielles. Joaquim Miranda Sarmento, économiste et conseiller du Parti social démocrate:

"Le PRR devrait reposer sur un diagnostic des difficultés de la compétitivité de l'économie portugaise. Et il faut d'abord les repérer et comprendre les étranglements de cette compétitivité. Et ce que l'on ne voit pas dans le PRR, ce sont des réformes structurelles, qui permettraient de diluer ces difficultés. Par exemple, en ce qui concerne les coûts de fonctionnement, la bureaucratie, la justice, la complexité du système fiscal, le manque de capitaux, et de dimension des entreprises portugaises, entre autres."

252 millions pour la mer

Outre la transition verte et la transition digitale, le PRR devrait contempler des secteurs comme la santé, l'habitation, la culture, les réponses sociales, la forêt. Et en rattrapage car non prévu initialement, la mer. Une enveloppe de 252 millions d'euros a été attribuée à ce secteur, à la satisfaction des entreprises. Miguel Marques, qui dirige un cabinet conseil dans le secteur maritime:

"Nous observons d'un bon œil la priorité donnée au secteur de la mer. Je rappelle, que nous disposons d'une zone économique exclusive qui s'approche de deux millions de km carrés. Pour avoir une idée, c'est près de la moitié de la zone économique exclusive de toute la zone maritime européenne, localisée en Europe. C'est donc logique, qu'une partie des fonds alloués pour la transformation des pays en vue d'un futur aligné sur le pacte écologique et les évolutions digitales soit attribué au secteur de la mer."

A Lisbonne, le restaurant Can the Can s'est lancé dans un projet alimentaire basé sur une gestion durable des ressources halieutiques. Trouver des débouchés à des poissons tombés dans l'oubli est devenu l'objectif du projet Selo do mar, porté par l'entrepreneur Victor Vicente et son complice, le chef Pedro Almeida.

Selo do mar espère obtenir des fonds afin de développer un atelier de production adapté à la fabrication de produits de la mer différenciés. Selon les pouvoirs publics, si Bruxelles donne son feu vert, le Portugal pourra dès cet été bénéficier des fonds du PRR: une aubaine, alors que l'économie du pays subit la crise Covid.