Radioen

On air

Kultur um 5  |  

play_arrow Live
arrow_back_ios

100komma7.lu

100komma7.lu

/ São Paulo, "ville accueillante" pour réfugiés et migrants

Politique migratoire au Brésil

São Paulo, "ville accueillante" pour réfugiés et migrants

Si l'Europe se mobilise pour recevoir des milliers d'Ukrainiens, le sort réservé aux migrants et réfugiés africains et moyen-orientaux reste le plus souvent dramatique. São Paulo, qui accueille 60 pour cent des migrants au Brésil, fait figure d'exemple dans ce domaine. Latino-Américains, Haïtiens, Africains obtiennent rapidement leurs papiers et se fondent très vite dans la vie de la capitale économique du pays, grâce à des structures d'accueil efficaces et une politique résolument tournée vers l'intégration.

auto_stories

3 min

Josué a quitté le Congo Brazzaville, il y a deux mois. Opposant politique dans son pays, ce jeune homme de 28 ans a choisi São Paulo au Brésil pour recommencer sa vie. Josué est entré dans le pays avec un visa de touriste, il est hébergé provisoirement dans une maison d'accueil pour migrants et n'en revient toujours pas d'avoir été aussi vite accepté:

"C'est une surprise de voir la manière dont les choses se passent au Brésil par rapport à ce qu'il se passe en Europe en l'occurrence. Concrètement, j'ai pris un visa normal. Je suis parti premièrement à la Police Fédérale pour avoir le protocole. C'est une pièce d'identité pour les étrangers. Je l'ai reçue le même jour, c'est magique ! En un temps record, en une semaine, j'ai reçu tous mes documents administratifs."

Comme la plupart des étrangers arrivant à São Paulo, Josué est d'abord allé au Centre de Référence et d'Accueil des immigrants, le CRAÏ. Cette infrastructure créée par la Municipalité accompagne les migrants et réfugiés venus au Brésil. Le CRAÏ, coordonné par Thamara Marques Thomé, a accueilli plus de 20.000 personnes depuis sa création en 2014:

"Le CRAÏ dispose de plusieurs services d'accueil. Le plus demandé est celui de la demande et la régularisation des papiers. En plus, nous avons un service social, un service juridique et un service psychologique qui gèrent parfois des dossiers en commun. Les principales nationalités que nous accueillons en ce moment sont les Vénézuéliens, les Boliviens, les Angolais et les Haïtiens."

Une terre d'accueil pour les migrants

São Paulo a toujours été une terre d'accueil pour les migrants depuis le début du 20ème siècle. Mais depuis 2012, la ville a même créé un Conseil Municipal des migrants destiné à intégrer ces derniers le plus vite possible à la vie de la capitale économique du Brésil. Son avis n'est que consultatif, mais pour son coordinateur, Bryan Sempertegui, son rôle est très important:

"La politique municipale de São Paulo à l'égard des migrants a pour but de changer de paradigme, de donner une visibilité à ces populations, de légitimer leur présence et mettre en place une législation en accord avec ça. C'est à dire garantir les droits d'accès de ces populations aux services publics et aux droits sociaux, indépendamment de leur situation administrative et migratoire."

Ronaldinho Sotto est conscient de cette situation relativement privilégiée. Il fait partie des 200.000 Boliviens qui vivent à São Paulo. Et si ses compatriotes sont souvent cantonnés aux travaux d'exécution, il est conscient que la situation est pire ailleurs:

"Quand je vois la situation des migrants en Europe, je perçois qu'ils passent par de plus grandes difficultés que celles que nous connaissons ici. Les personnes souffrent ! Tous les migrants qui partent de chez eux, ce n'est pas parce qu'ils le veulent mais parce qu'ils en ont besoin. Les autorités doivent penser à ça."

Si le flux de migrants et de réfugiés vers le Brésil a diminué de moitié depuis la pandémie, le Brésil a quand-même accueilli un peu plus d'un million de migrants entre 2010 et 2019. Un chiffre qui pourrait cependant grossir si les frontières européennes restent toujours aussi dangereuses.