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Parlement européen

Une stratégie pour le secteur du tourisme

Un certificat digital Covid pourra faciliter le voyage en Europe. C'est en tout cas l'espoir du secteur du tourisme. Il représente près de 10 pour cent du PIB européen et 22 millions d'emplois dans l'UE et est l'un des plus affectés par la pandémie de Covid-19. Le Parlement européen demande qu'une nouvelle stratégie européenne pour le tourisme soit élaborée.

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4 min

Il y a tout juste un an, le 24 mars 2020 - alors que l'Europe se confinait - quelques députés écrivaient pour la première fois à la Commission européenne pour lui demander d'agir afin de "sauver" le secteur du tourisme.

Multiplication des débats

En effet, les restrictions sanitaires et les restrictions de déplacement imposées dans toute l'Union européenne n'ont pas épargné le secteur: en 2020, le nombre de nuitées dans l'UE a chuté de plus de moitié, l'industrie touristique a vu ses revenus diminuer de 70%, et jusqu'à onze millions d'emplois sont désormais menacés.

Depuis la première lettre des eurodéputés tirant le signal d'alarme, les débats sur le sujet se sont multipliés au Parlement européen. Les ministres européens du tourisme se sont, eux aussi, réunis bien plus régulièrement que d'ordinaire.

La Commission a montré un peu plus d'intérêt pour le sujet et même la Cour des comptes européenne a annoncé qu'elle publierait en 2021 un rapport sur le soutien de l'UE à l'industrie du tourisme.

Quatre piliers pour le futur du secteur

Au Parlement européen c'est une toute nouvelle stratégie en matière de tourisme que l'on réclame. Les eurodéputés travaillent sur la question depuis octobre et adopteront aujourd'hui un rapport détaillant leurs recommandations définitives.

Cláudia Monteiro de Aguiar, l'eurodéputée portugaise chargée de menées les discussions sur ce dossier, résume les quatre priorités identifiées par le Parlement: profiter des plans de relance nationaux, repenser la façon dont le tourisme est gouverné au niveau de l'Union européenne, renforces les initiatives qui visent à un secteur plus durable, responsable et numérique, et, finalement, repenser le futur du secteur.

Partant de ces quatre points, le Parlement liste toute une série de mesures dans son rapport. Il soutient le projet d'un certificat sanitaire européen pour faciliter la reprise des voyages. Il demande à la Commission et aux États de se mettre d'accord sur un code couleur pour les voyages en dehors de l'UE, il attire l'attention sur l'empreinte écologique du tourisme, sur les effets du surtourisme.

Possible création d'une agence européenne

Il plaide, enfin, pour qu'une agence européenne du tourisme soit créée et pour que les États membres laissent Bruxelles prendre davantage de décision en la matière.

Car aujourd'hui, l'Union européenne ne peut rien imposer aux États dans ce domaine. Si le tourisme devenait une compétence partagée, alors Bruxelles pourrait prendre des décisions, que chaque gouvernement viendrait ensuite compléter.

Du côté des gouvernements justement, les lignes commencent aussi à bouger. Les ministres européens chargés du tourisme officialiseront aussi, dans quelques semaines, leur priorité pour le secteur.

Pedro Siza Vieira, le ministre portugais de l'Économie, a présidé, début mars, une réunion des ministres européens sur ce sujet.

"A court terme, nous devons permettre la reprise immédiate de la mobilité et des voyages - la fermeture des frontières est contraire aux principes de l'Union européenne. Ensuite, il nous faut des instruments financiers, pour résoudre les problèmes de solvabilité du secteur, qui n'est en rien responsable de la situation dans laquelle il se trouve."

Un été incertain

Le secteur a, lui, les yeux rivés sur la saison estivale. Malgré l'arrivée des premiers vaccins, les entreprises européennes du tourisme ont dû faire une croix sur les vacances de Pâques pour se relancer, elles placent désormais tous leurs espoirs dans les vacances d'été.

Eduardo Santander est directeur exécutif de la Commission européenne des voyages, une fédération représentant le secteur du tourisme au niveau européen. Pour lui, la proposition de certificat sanitaire qui a été mise sur la table par la Commission européenne la semaine dernière pourrait vraiment être la clé de la reprise du tourisme cet été.

"Nous avons besoin d'une solution commune, interopérable et reconnue dans tous les États membres. Et nous pressons les institutions européennes de lancer au plus vite une procédure pour approuver ces certificats, car nous ne voulons pas les discussions soient encore en cours au début de l'été."

Mais l'effort collectif ne devra pas s'arrêter une fois l'été et la crise passée, met en garde Eduardo Santander:

"Le rapport du Parlement ne se concentre pas seulement sur ce qu'il y a à faire maintenant, mais aussi sur ce qui va arriver dans les années à venir... et là aussi, il y a un grand point d'interrogation pour le secteur. Ce qui est aujourd'hui la norme va-t-il demeurer éternellement? Devrons-nous nous tourner vers de nouvelles formes de voyage et de tourisme? Et surtout, comment pouvons-nous y parvenir ensemble?"


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