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/ "L'âme tzigane, c'est l'errance"

Literaturfestival Étonnants voyageurs

"L'âme tzigane, c'est l'errance"

De Jean Marc Turine wëllt mat sengem Roman "La Théo des fleuves" op déi traureg Geschicht vun de Roma opmierksam maachen. E Vollek, dat ni vun der Gesellschaft akzeptéiert gouf an haut bal néierens wëllkomm ass. D'Valerija Berdi ass dem Auteur zu Saint-Malo um Literaturfestival Étonnants voyageurs begéint.

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5 min

France culture an RTBF sinn d'Radiostatiounen, fir déi hie produzéiert huet, respektiv produzéiert. Eng déif Frëndschaft huet hie mat der Marguerite Duras verbonnen an elo huet de Jean Marc Turine mat engem Roman engem Vollek, dat him immens um Häerz läit, en Hommage geschriwwen. "La Theo des fleuves" - e Wierk, deem seng Entstoensgeschicht op d'Joer 1997 zréckgeet. De Jean-Marc Turine:

Il se fait, qu'à ce moment-là, j'ai fait un film avec des rescapés des camps nazi. En Belgique avec un juif et une résistante politique. Tous les deux m'ont parlé de la présence des Tziganes dans les camps nazis. Dans les camps d'extermination comme dans les camps de concentration. Alors j'ai continué à faire un travail à propos des rescapés de la Shoah. Et petit à petit, j'ai aussi cherché à savoir, ce qui était fait aux Tziganes durant la 2e guerre mondiale. A partir du moment, où j'ai pris conscience de l'ampleur de ce qui avait été ce martyre tzigane durant les années de guerre de nazisme, puisque je travaillais pour France culture à l'époque, j'ai consacré beaucoup d'heures de travail et de diffusion à ce qu'on appelle les Tziganes en Europe et ça m'a permis de comprendre beaucoup de choses sur ce peuple que j'aime beaucoup. Que j'aime passionnément, même.

Nodeems de Jean Marc Turine eng Serie vu fënnef Episode mam selwechten Titel fir France culture realiséiert hat, koum 2017 säi Roman eraus, deen dann 2018 mam Prix des 5 continents ausgezeechent gouf.

Der Romni Theodora hir Geschicht

Erzielt gëtt d'Geschicht vun der Romni Theodora, Joergang 1920, déi nodeem si bal hiert ganzt Liewen am Weste verbruecht huet, decidéiert an hir Heemecht an Osteuropa zeréckzegoe fir do ze stierwen. Mee fir d'éischt erënnert si sech un e Liewen, dat vu Verfolgung an Inakzeptanz gepräägt war. Et waren net just d'Nazien, déi d'Zigeiner ausrotte wollten, de Jean-Marc Turine mécht op d'Situatioun a postkommunistesche Länner, direkt no der Opléisung vun der Sowjetunioun an dem Warschauer Pakt:

Il faut quand même rappeler que lorsque Ceaușescu est mort, Iliescu est élu, il a fait venir des mineurs. Mais les mineurs ont commis des pogroms anti-tziganes, ils ont tué des Tziganes. Ils ont brulé des campements tziganes.

Virun allem a Rumänie ware vun 1990 u permanent Attacken op Roma Programm. Kierperlech Ugrëff, d'Brandstëftung vu Wunnsiedlungen, reegelrecht Juegte mat Waffen op d'Roma, an dat net just vu Säit vu Rietsextremen hunn dofir gesuergt, datt sech vill Roma op de Wee an de Weste gemaach hunn, wou si awer och net wëllkomm sinn ...

Je ne connais quand même pas mal de Tziganes qui viennent de Roumanie, d'Hongie ou d'ailleurs, mais au fond, ils regrettent un peu tous le communisme. Pourquoi? Parce qu'ils avaient un peu de travail, ils n'étaient pas riches, mais ils avaient de quoi manger, les enfants allaient à l'école, ils avaient accès aux soins de santé, ils vivaient petitement comme on dit, mais ils vivaient, tandis qu'aujourd'hui les soins de santé sont impossibles, l'école est souvent impossible aussi, parce que les enfants ne parlant pas le roumain ou le hongrois, on les met dans des centres, des écoles à l'enseignement spécialisé ... Tous ça, c'est à nouveau de la haine à l'égard d'un peuple qui n'attend qu'une chose, c'est qu'on reconnaisse sa beauté et que ce ne sont pas des voleurs dans l'âme, ce ne sont pas des mendiants dans l'âme. Il n'y a pas de culture de la mendicité, mais si on leur refuse tout, il faut bien vivre, quand même ...

Assimilatioun amplaz Akzeptanz

Déi sougenannten ziviliséiert Gesellschaft deet sech schwéier mat der Liewensmanéier vun de Roma. Et gëtt eng Assimilatioun verlaangt, et gëtt wéineg Interessi fir hire "Mode de vie" kennenzeléieren, ze begräifen an ze respektéieren:

Jean Marc Turine:

Ils ne cherchent pas une terre. On leur imposait une terre avec des passeports, des frontières, mais la manière de vivre, l'âme tzigane, c'est l'errance, c'est marcher dans la terre. C'est comme dans le temps avant les États-Unis, les Indiens avaient des territoires immenses, il n'y avait pas de frontières. Ce n'est pas la peine de retirer la liberté à des gens.

Eng Fräiheet, déi de meeschte friem ass, an dat wat friem ass, dat mécht Angscht. Net nëmmen d'Fräiheet vun engem Vollek.

E Roman, deen net just u vergaange Crimë géint d'Roma opmierksam mécht, mee och probéiert, fir déi aktuell Situatioun vun dësem Vollek, deem iwwerall mat Veruechtung a Verdreiwung begéint gëtt, ze sensibiliséieren. Kann ee mat esou engem Wierk eppes beweegen an erreechen. Jean-Marc Turine?

Je ne crois pas du tout qu'un roman puisse faire ce travail, mais il faut que les hommes politiques prennent conscience de ça. Je suis convaincu que tous les hommes politiques en Europe occidentale, du plus petit au plus grand, sont tous au courant de la situation des Tziganes. Mais ils ne veulent pas l'affronter, parce qu'ils n'osent peut-être pas l'affronter parce que c'est perdre des électeurs potentiels. Mais la seule façon est d'accepter, de reconnaitre le génocide des Tziganes, ça c'est déjà une chose. Parce que si on enseigne dans les cours d'histoire, en France, en Italie, en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne, que les Tziganes ont subi un génocide avec la même force et la même détermination et la même violence que les Juifs, les enfants apprendront ça, ils auront un autre regard, il y aura beaucoup moins de racisme à l'égard d'un peuple qui a subi ça et voilà. Mais c'est long, c'est très, très long, mais il faut encore pour ça que les états européens aient la volonté de dire "on reconnaît le génocide des Tziganes" ce qui n'est pas du tout le cas aujourd'hui.