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/ Annulation du premier vol de migrants vers Kigali

Politique étrangère britannique

Annulation du premier vol de migrants vers Kigali

Au début de la semaine, la Cour européenne des droits de l'homme a rendu un jugement contre le gouvernement britannique pour son projet d'expulser des réfugiés vers le Rwanda. À la dernière minute, ce décret a bloqué le premier vol qui faillait amener des migrants en direction de Kigali. Le gouvernement britannique a lancé un appel et continue à soutenir ce projet controverse.

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Mardi soir la Cour européenne des droits de l'homme a jugé que l'expulsion d'un réfugié irakien devait être reportée jusqu'à ce que la justice britannique examine la légalité de ce projet. Sur cette question, la Cour Suprême britannique va effectivement se prononcer en juillet. L'attente de ce jugement a permis aux six autres migrants sur la liste du départ vers le Rwanda d'échapper à l'expulsion.

Le lendemain, devant la chambre des communes, la ministre de l'intérieur Priti Patel a décrit la décision de la cour à Strasbourg "décevante" et "surprenante". Elle s'est dit déterminée à ne rien lâcher en poursuivant cette politique, dont elle est convaincue qu'elle soit en règle avec des obligations nationales et internationales.

" Le gouvernement ne sera pas empêché de faire ce qu'il doit faire. Nous ne serons pas découragés par les inévitables recours en justice de dernière minute. Nous ne laisserons pas non plus des manifestants bloquer ces expulsions. Nous n'accepterons pas de ne pas avoir le contrôle de nos frontières."

Deal avec le Rwanda

Boris Johnson qui a promis aux britanniques de reprendre le contrôle de leur frontière a conclu un accord financier avec le Rwanda. Le pays récupère des demandeurs d'asile arrivés au Royaume-Uni et en échange le gouvernement britannique paye: 140 millions d'euros ont déjà été versés au Rwanda. Cette expulsion de migrants est une mesure à laquelle Boris Johnson tient beaucoup, car elle est très populaire auprès de son électorat, et lui tente de remonter la pente depuis le récent vote de défiance qui l'a beaucoup affaibli.

Avec cette nouvelle politique migratoire, le Royaume-Uni prétend freiner les traversées illégales de la manche et l'activité des passeurs. Mais l'annonce de cette mesure n'a pour l'instant dissuadé personne. Depuis le début de l'année plus de 10.000 réfugiés sont arrivés illégalement dans de petites embarcations sur le sol britannique, c'est trois fois plus que l'an dernier.

De la critique de toutes parts

En revanche le projet a déclenché une controverse nationale. Tous les partis d'opposition sont contre; le prince Charles aurait qualifié en privé le projet de consternant; et l'ensemble des leaders de l'église anglicane ont signé une lettre décrivant cette politique d'immorale et honteuse pour la Grande-Bretagne. Ainsi, l'évêque Dr Guli Francis-Dehqani, Bishop of Chelmsford, a critiqué le manque de dignité humaine dans cette politique.

"Ceux qui sont traumatisés et assez désespérés pour monter dans une petite embarcation et traverser la manche, qui se sont mis en danger et sont arrivés ici, méritent que leur cas soit entendu, il s'agit de dignité humaine."

Malgré une opposition au niveau national et international, le gouvernement britannique a annoncé avoir fait appel de la décision de la cour européenne et préparer déjà le prochain vol vers le Rwanda. Un porte-parole du gouvernement cette semaine a déclaré que "toutes les options sont sur la table", ce qui suggère que si le gouvernement continue d'être empêché dans cette politique migratoire, il pourrait décider de quitter la convention européenne des droits de l'homme.