Les 40 euros d'augmentation du salaire minimum brut l'ont porté à 705 euros en début d'année. Une hausse substantielle, voulu par les socialistes qui ont entamé le rattrapage du Smic depuis 2015. Le premier ministre António Costa ne veut pas s'arrêter là:
"Notre objectif c'est un salaire minimum de croissance à 900 euros. Le processus fait partie d'accords de négociations avec les partenaires sociaux. Et dans le contexte d'une amélioration de la productivité et l'augmentation des revenus, on peut aller plus loin. Tout le monde est d'accord. Il faut faire un grand bond en ce qui concerne les salaires. Il faut avoir l'ambition de nous rapprocher du niveau européen sur cette question. C'est l'un des moyens de retenir les nouvelles générations."
880 mille personnes perçoivent le Smic au Portugal et de nombreux travailleurs perçoivent à peine plus. À la coopérative agricole de Moimenta da Beira dans le nord du pays, les 92 employés ont été augmenté. João Silva, dirigeant de la coopérative, explique:
"Nous avons appliqué la loi sur l'augmentation du salaire minimum. Donc tout le monde a été augmenté, les smicards et tous les collaborateurs. Y compris donc, les 40 pour cent de nos employés qui gagnaient plus que le Smic avant. Sinon, c'est bien simple, les gens au salaire minimum allient dépasser ou s'approcher de ce que gagnaient les autres travailleurs qui ont d'autres types de responsabilités et fonctions."
Les entreprises vont recevoir une prime exceptionnelle de 112 euros pour les aider à faire face à l'augmentation du coût de la main d'œuvre. Son versement est pour l'instant en attente. A Valpaços encore plus au nord, Vanessa Rodrigues est maître de chais. Ingénieure agronome, elle perçoit un salaire modeste qu'elle juge cependant correct:
"Je gagne presque 800. Mais je ne peux pas être trop exigeante, j'apprends encore, c'est mon premier travail. Au départ c'était un contrat de six mois, il a été renouvelé. Ici le coût de la vie n'est pas trop élevé, les loyers sont encore accessibles. Dans les petits villages, il y a les propriétés, on peut toujours cultiver quelque chose. C'est un plus. Ici en Trás-os-Montes, on vit parfaitement bien."
Dans les grandes villes, la situation est bien différente. Manuel qui travaille en boutique à Lisbonne juge trop bas le salaire minimum:
"Sur le papier, les chiffres font bien. Mais la réalité est autre. Par exemple ici à Lisbonne, un loyer c'est au moins 800 euros, voire plus. Si vous gagnez 700 ou 800 euros, vous vivez de quoi? De l'air sans doute! Mais ce n'est pas possible. On crée de fausses avancées en matière économique. Beaucoup de Portugais pensent que c'est de la propagande, et qu'il n'y a rien de concret."
Malgré ses efforts pour sortir de la politique de bas salaire, le Portugal question Smic est au milieu du tableau européen, devant la Grèce et les Européens de l'est. Un tableau dominé par le Luxembourg et son Smic à 2.256 euros.